Squats : 77% de propriétaires ont récupéré leur logement avec la nouvelle loi
Pour la première fois, des chiffres officiels sur les squats ont été communiqués ce mercredi. Depuis le début de l’année, 124 affaires ont été signalées en France.
Ça y est, nous avons enfin des chiffres officiels sur les squats! Depuis le début de l’année, 124 affaires ont été signalées en France, selon l’Observatoire lancé il y a un mois par la ministre du Logement Emmanuelle Wargon. Pour 95 d’entre elles, le propriétaire a pu récupérer son logement. Soit 75% des cas. Les autres (29 affaires) sont en cours de traitement car il manque un fichier complémentaire, le plus souvent le dépôt de plainte, ou la recherche de logement ou d’hébergement des squatteurs traîne.
Une cinquantaine (52 exactement) concerne l’Ile-de-France. Suivent notamment les Hauts-de-France (17), PACA (16) ou encore l’Occitanie (13). À elles seules, ces 4 régions représentent 79% des cas. «Chaque cas est un cas en trop mais on a finalement peu de cas, déclare Emmanuelle Wargon sur RMC ce mercredi. Rapporté sur une année, le nombre de squats est 100 fois moins élevé que celui des cambriolages en France! Il faut faire attention à ce qu’il n’y ait pas d’instrumentalisation politique de ce sujet». Des chiffres que conteste Me Romain Rossi-Landi, avocat en droit immobilier. «Est-ce que les dossiers où l’OPJ refuse de se déplacer sont comptabilisés? Évidemment non car sans ce constat, il n’est pas possible de saisir le préfet...», interroge ce spécialiste en squats de logements.
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Quoi qu’il en soit, ces affaires ont pu être réglées rapidement comme la nouvelle loi, entrée en vigueur le 1er janvier 2021, le prévoit. Désormais, tous les propriétaires, de résidences principales ou secondaires, peuvent obtenir l’expulsion d’un squatteur en 72 heures contre environ 2 ans auparavant. Pour cela, ils doivent déposer plainte au commissariat et adresser une demande d’expulsion au préfet. Ce dernier a 48 heures pour lui répondre. En cas de refus, le propriétaire est contraint de lancer une procédure judiciaire, longue et coûteuse. En revanche, si le préfet accepte, le (ou les) squatteurs a 24 heures pour quitter les lieux. S’ils refusent, les forces de police peuvent intervenir pour les expulser.
Les loyers impayés ne sont pas concernés
C’est ce qui devrait se passer dans l’affaire d’une maison squattée à Carcassonne. Un retraité souhaite vendre son bien mais il est occupé illégalement par une famille (5 adultes et 12 enfants) dont la maison a été incendiée. «D’ici ce soir, la maison sera évacuée, annonce Emmanuelle Wargon. Soit les squatteurs, à qui une solution d’hébergement a été proposée, sont partis d’eux-mêmes, soit la force publique est intervenue».
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Mais toutes les situations ne peuvent pas être réglées aussi rapidement. C’est le cas notamment des squats de locaux commerciaux car la loi ne s’applique qu’aux logements. Mais aussi aux conflits entre propriétaires et locataires, car ces derniers, contrairement aux squatteurs, ne sont pas entrés illégalement dans le logement puisqu’ils disposaient d’un contrat de location. En revanche, ceux qui ne paient pas leur loyer, sont en faute. Mais pour les expulser, les propriétaires doivent obtenir de la Justice une décision d’expulsion qui n’est applicable qu’après la trêve hivernale qui prend fin le 1er juin. «(Ces cas qui) ne sont pas dans le champ de la loi, ne sont pas la majorité», assure Emmanuelle Wargon.
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